A l’image des trois premiers volumes, ce nouvel opus des aventures discographiques de la Favela Chic a pour objet de réunir ce que Gringo da Parada, le DJ maison, considère comme étant la crème de la crème de toutes les musiques brésiliennes. En s’inspirant de l’architecture des favelas, sorte de kaléidoscope de matières hétéroclites mêlées formant un tout disparate mais harmonieux, Gringo concocte une nouvelle fois un florilège de sons de tout styles et de toutes époques.
On y retrouvera donc aussi bien l’icône de la samba carioca Elsa Soarez que Voltair, groupe franco-brésilien de hip hop expérimental dont le disque n’est même pas encore commercialisé.
Cette nouvelle livraison intervient assez longtemps après la précédente, la Favela Chic family ayant préféré faire l’impasse sur l’année du Brésil où les compilations de tout poil sont venues inonder les bacs. Gringo da Parada en a ainsi profité pour produire ‘Cru’ l’album de son ami Seu Jorge avec le succès planétaire qu’on connaît. La Favela Chic qui vient de fêter ses dix ans en ouvrant sa première petite soeur à Londres, se devait donc de donner suite à la série des Postonove (en hommage à la plage du kilomètre 9 à Rio ou se réunissent tout les relax people locaux) une fois l’indigestion de musique brésilienne passée. La tendance globale de l’album se voulant avant tout un hommage à plusieurs des « roots styles » de la musique brésilienne par ceux qui en sont les plus emblématiques représentants.
On retrouve ainsi Os Originais do Samba et Fundo do Quintal deux groupes mythiques de la samba carioca 70’-80’s mais aussi Caju & Castanha, fines lames du « repentist style
», sorte de rap traditionnel nordestin basé sur l’improvisation. Ou encore Edith do Prato, sorte d’Ella Fitzgerald de la chanson populaire bahianaise. L’aspect plus contemporain n’est tout de même pas en reste avec le hit « hip n’bass » du DJ brésilien Marcelinho da Lua « Tranquilo » ou la découverte via Voltair, de deux autres DJ de la Favela : Tchiky al’dente et M. Zero, de Papo Reto notre MC maison devenu en quelque mois la coqueluche de notre casa parisienne. |